LA ‘’KENNELOPHOBIE’’ tiré du livre de 1921
Article écrit par le Président de
l’époque.
Cet article convient
toujours pour certains sujets !!!
La pathologie des déformations mentales s’est enrichie dans ces
derniers temps d’une variété nouvelle.
Cela s’appelle la Kennelophobie.
Le diagnostic en est aisé.
Le malade souffre d’une atrophie complète du bon sens et de
l’impartialité. Les ravages s’étendent même parfois à la loyauté et à la simple
honnêteté morale.
Le sujet est atteint d’un daltonisme spécial qui lui fait voir en rose
tout ce qui vient de ses amis et revêt des couleurs les plus noires tous les
actes du Kennel Club Belge.
Ce nom seul jette certains Kennelophobes dans un état de surexcitation
nerveuse qui se manifeste par des cris de rage incohérents et un ‘’broebelisme’’ grotesque.
L’origine du mal est complexe et variée. Il peut naître d’une vanité
froissée, d’une ‘’panachite’’ avortée ou d’un intérêt personnel qui se dérobe sous des allures
sportives.
Les accès sont parfois bénins et guérissent alors par l’administration
d’une potion contenant en parties égales du raisonnement et de la bonne foi.
Les cas les plus graves ont pour cause l’inoculation d’un microbe spécial que
les savants ont baptisé du nom significatif de ‘’ virus saint-hubertiste ‘’. Lorsque la maladie atteint un
ancien Fédéré, le pronostic est
toujours désespéré.
C’est la forme rabique du mal. Et cependant ce n’est pas la plus
dangereuse parce qu’elle se révèle à l’observateur par des indices certains qui
mettent en garde et permettent les précautions.
Il en est autrement de la Kennelophobie
sournoise.
Celle-ci ne se trahit par aucun signe nettement visible. Elle
travaille dans une ombre propice aux œuvres louches et creuse ses mines dans la
lâcheté de la dissimulation. Elle sourit à tout et à tous, proteste de son
dévouement au Sport, fait la bouche en cœur et paraît accueillante à tous les
projets et à toutes les initiatives. Elle ne se risque pas en des
manifestations publiques et se tient dans les coulisses d’où elle manœuvre les
ficelles des marionnettes en scène ; elle est partout et nulle part et glisse
dans les doigts comme une aiguille dont elle a la viscosité.
Rien ne la rebute et rien ne la décourage. Elle seule sait où elle va
et mène la danse des fantoches dont elle fait un piédestal à son
incommensurable vanité.
Elle fait prendre aux bonshommes qu’elle subjugue les décisions les
plus grossièrement violentes et antisportives dont la portée, savamment
calculée, est comme d’elle seule, dissimulant l’amertume de la pilule sous un
enrobage subreptice et édulcorant en pharmacopée sous le nom de ‘’Divers’’ ou de ‘’ Mesure administrative ‘’. Cette Kennelophobie sournoise n’est pas une maladie de plaine ;
elle règne surtout sur les hautes cimes de l’Assemblée des délégués, terre
promise de l’indépendance, audacieusement transformée en fief de l’intransigeance
et de la haine de tout ce qui n’est pas ‘’ la
boutique ‘’ à soi.
Elle existe à
l’état endémique dans les maquis glacés qui couronnent le ‘’ mont du Conseil Supérieur ‘’ et s’y caractérise par
une élimination radicale de tout
esprit sportif et une éruption nauséabonde des anthrax de la ‘’ Rancune
haineuse ‘’ et de la ‘’ Prétention outrecuidante ‘’. Y prendre garde et se méfier.
La patte de velours
cache ses griffes et la gueule son venin, mais tout sort et s’éjacule au moment
longuement choisi et préparé.
C’est la forme
néfaste du mal dans toute son horreur et toute sa malfaisante virulence.
LE REMEDE PREVENTIF ! Un séjour
dans l’atmosphère sereine et pure du Kennel Club Belge. Le prix d’une année de
traitement est de cinq francs seulement.
Adresser les
demandes à : place des Comédiens 25, Bruxelles.
G. Oortmeyer, président fondateur